POUR DIFFUSION IMMÉDIATE
Le 11 mai 2000
Les annonces publicitaires de médicaments vendus sur ordonnance induisent les femmes en erreur, allègue un groupe de surveillance
MONTRÉAL - Une vague croissante d'annonces publicitaires illégales destinées aux femmes induisent celles-ci en erreur, selon Carla Marcelis, porte-parole d'une coalition de groupes de défense des droits des femmes en matière de santé. Bien qu'il soit interdit au Canada de faire la publicité des médicaments vendus sur ordonnance auprès d'un public cible, des annonces publicitaires sont actuellement diffusées dans la presse écrite et les médias électroniques partout au pays.
Le Groupe de travail sur les enjeux pour les femmes de la loi fédérale sur la santé représente plus de vingt associations de santé des femmes et de consommatrices au Canada, y compris le Réseau canadien pour la santé des femmes, D.E.S. Action Canada et la Clinique de santé des femmes de Winnipeg.
Parmi ces annonces trompeuses, notons une publicité vantant les mérites d'un médicament hormonal pour traiter les problèmes d'acné.
« Des publicités illégales portant sur Diane 35 font leur apparition sur les panneaux publicitaires partout au pays », a rapporté Marcelis en conférence de presse ce matin. « Les jeunes femmes ignorent que ce traitement est associé à de graves problèmes de santé. »
Marcelis a fait remarquer que le groupe qu'elle représente a porté plainte il y six mois auprès du ministre de la Santé, mais sans succès. Elle a également distribué des documents provenant de l'Organisation mondiale de la santé qui font état des préoccupations de l'organisme au sujet de la sûreté du produit Diane 35. « Le fort accroissement d'annonces publicitaires gonflant les effets bénéfiques d'un médicament tout en sous-estimant ses risques nous inquiète », a-t-elle ajouté.
UN DOCUMENT D'INFORMATION sur la publicité ciblée peut être consulté dans le site web du Groupe de travail sur les enjeux pour les femmes de la loi fédérale sur la santé et dans le site du Réseau canadien pour la santé des femmes.
POINTS SAILLANTS
- Depuis l'assouplissement des règlements encadrant la publicité directe et ciblée aux États-Unis en 1997, les femmes américaines ont été bombardées d'annonces portant sur l'oestrogénothérapie pour soulager la ménopause, les disphosphonates pour prévenir l'ostéoporose, et sur des catégories de médicaments déjà surprescrits aux femmes tels que les tranquillisants et les antidépresseurs.
- Bien que la publicité ciblée soit interdite au Canada, les femmes sont fréquemment exposées à de telles annonces par le biais des médias américains, que ce soit à la télé, à la radio ou lorsqu'elles achètent des revues. On estime que les femmes sont une cible de choix pour la publicité sur les produits pharmaceutiques puisque ce sont souvent elles qui dispensent les soins de santé au foyer et achètent une grande variété de médicaments pour toute la famille.
- La publicité sur les médicaments d'ordonnance fait grimper les coûts de la santé. Si l'industrie pharmaceutique réussit à faire la publicité de ces produits auprès du grand public, le nombre de visites chez le médecin augmentera. De plus en plus de gens voudront avoir recours aux médicaments d'ordonnance, ce qui se traduira par une augmentation du nombre d'ordonnances par patient. Aux Etats-Unis, la croissance fulgurante des dépenses en matière de publicité ciblée, de 55 millions $US en 1991 à plus de 1,8 milliards $US l'an dernier, indique que cette forme de publicité s'avère payante pour les annonceurs. Mais à quel coût pour la population et pour le système de soins de santé, faut-il se demander?
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